Classic courses
Au galop avec Michel Leclère
Un an après une première participation mémorable , François m’a à nouveau invité à le naviguer lors du Galop des Cuirassiers, ce rallye touristique organisé avec soin par le club Passion Alpine Renault Alsace (PARA). Pour sa 3e édition, le Galop recevait un invité d’honneur en la personne de Michel Leclère qui, accompagné de son épouse Françoise, s’était vu confier le volant d’une Renault 17 TS.
Cette fois encore, les bénévoles de l’association ont déniché quantité de petites routes sillonnant le nord de l’Alsace et traversant des petits villages tranquilles où le passage échelonné des quelque 60 équipages sera très remarqué. Et cette année la manifestation est aussi placée sous le signe de la solidarité, puisqu’elle servira à rassembler des fonds pour aider les parents du jeune Florian, atteint de la maladie de Hunter, une affection dégénérative rare.
Le Mans, Ferrari, Laffite
« Dites-donc Monsieur Blaise, vous ne vous ficheriez pas de nous par hasard ? Sur ma feuille, il est marqué Vespa 400 ! » Au moment de lâcher l’équipage n°49, le contrôleur du PARA nous interpelle sur un ton blagueur, mais François ne se démonte pas et lui rétorque tout sourire « C’est un modèle un peu modifié ! ». Comme l’année dernière, François était inscrit avec sa mignonne Vespa rouge, mais un souci avec l’embrayage de la puce l’a conduit à se rabattre sur la BMW de son fils. Enfin, « se rabattre », c’est une façon de parler puisqu’il s’agit d’une M3 type E93 cabriolet animée par un V8 de 420 ch, … soit 32 fois plus que la Vespa ! Plutôt discrète à l’arrêt dans sa robe sombre, elle impressionne par son bruit et ses accélérations, tout le contraire de la Vespa !
Un an après, je reprends donc ma tâche de navigateur, un œil sur le roadbook, l’autre sur la route, tout en veillant à ne pas rater les questions qui jalonnent l’itinéraire. Mine de rien, cela demande un peu de concentration, surtout si l’on se pique au jeu dans l’espoir de récolter une coupe à la remise des prix du dimanche midi. Comme l’année dernière, le parcours est ponctué d’arrêts pour visiter des entreprises animant le territoire et, si possible, produisant des produits agréables à l’œil et au palais. C’est ainsi que le samedi matin nous visitons une distillerie tout près du Rhin, sous une petite pluie fine et insistante.
Michel Leclère
Une heure plus tard, dans le brouhaha du restaurant alsacien qui accueille toute la troupe, c’est au tour de Michel Leclère de nous distiller quelques souvenirs pluvieux datant de l’édition 1979 des 24 Heures : BB Pozzi « J’étais associé à Claude Ballot-Léna sur l’une des deux BB Pozzi, l’autre était pilotée par Jean-Claude Andruet. Alors que nous étions distancés à la régulière sur le sec par les prototypes, sous la pluie la nuit, grâce aux pneus Michelin, très performants, nous remontions sur les voitures de tête qui étaient équipées de pneus Dunlop moins efficaces. Au petit matin, en doublant une 935, sous une pluie battante, avec une visibilité quasi nulle, je n’ai pas vu et donc pas pu éviter une Chevron 2 litres. La course s’est fatalement arrêtée là pour Marcel Tarrès ainsi que pour moi. J’en ai été profondément désolé, surtout pour lui. La Ferrari BB avait un bon moteur mais le châssis n’était pas aussi performant. Celui de la Porsche 935, que j’ai également pilotée en course, était plus efficace. Je n’ai jamais compris pourquoi les Ferrari commercialisées, avant le modèle 458, n’ont pas été plus abouties au niveau du châssis, alors que par ailleurs les moteurs sont exceptionnels. Pour moi, la 458 a vraiment un châssis et un comportement taillés pour la course, la preuve en est qu’elle a souvent dominé les Porsche en course depuis sa sortie. »
Comme l’année dernière, les Alpine et Renault sont bien sûr majoritaires, mais cela n’exclut pas la diversité, dans les voitures comme dans les équipages : de la Fiat d’après-guerre à la nouvelle berlinette Alpine, de la modeste 2 CV à la puissante BMW, du jeune passionné au retraité, c’est une évocation libre et gaie de 70 ans d’histoire automobile qui va pendant plus de 24 heures dûment sillonner les routes de l’Alsace du Nord.
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